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Introduction :

Tout d’abord, je tiens à préciser que je n’ai pas pour habitude de raconter mes expériences dans le domaine de la roqia. Ce genre de récit paranormal n’est point pour créer un suspens digne de film d’horreur et divertir le lecteur, mais uniquement pour mettre en garde tous les nouveaux amateurs qui se lancent dans la roqia et bricolent sur les patients sans aucune science, s’exposant ainsi à des conséquences fâcheuses et désastreuses. Conduisant ainsi à des résultats où rimes une fin triste sur le plan médical et moral, et dans certains cas c’est irrémédiable.

Force est de constater, que même les femmes s’y mettent ! Vous pouvez le constater sur Facebook, tous les jours nous voyons des nouveaux raquis « raquiyattes » poussant comme des champignons, en proposant des « tournées de la roquia » dans telle et telle région, de la même manière que les chanteurs de concert en tournée régionale. Le point commun : s’enrichir en un minimum de temps et de fatigue.

Ce récit contiendra de nombreux points bénéfiques in chaa Allah, pour les gens qui raisonnent.

Tout débute, il y a 8 ans. Époque j’interprétais uniquement mes propres rêves et non ceux des gens. J’étais un peu plus investie dans la roqia. Domaine dans lequel j’ai totalement plongé aussi bien dans son apprentissage que dans la pratique, me poussant parfois à mettre de côté ma propre personne.

C’est alors, qu’un jour, l’appel d’un frère retentit, voulant prendre rendez-vous avec moi. Il m’explique sa situation, ses symptômes, dont le principal était le fait de toujours voir du sang et des boules gluantes blanches lors des selles. Choses auxquelles les médecins et les spécialistes n’ont pu diagnostiquer.

Il me disait aussi qu’à chaque fois qu’il entendait le Adhan lors des prières à la mosquée, son djinn grognait, interrompant ainsi la sérénité présente parmi les fidèles.

Après de longues minutes de questions-réponses avec lui, j’en conclue la gravité du mal, en étant confiant qu’il ne pourrait trouver de solutions si ce n’est par le Coran, je décide donc de me déplacer chez lui, en TGV.

Mais un détail consternant au cours de la conversation prit place. M’avouant ainsi que par faiblesse il a fait ramener un sorcier chez lui. Apportant comme argument, qu’après de nombreux rendez-vous avec des raquis sans succès, le diable lui a insufflé de se diriger chez un sorcier.

Je lui pose des questions sur les pratiques du sorcier, je dis bien sorcier, et non charlatan :

– il demande au diable qui possède le malade s’il peut travailler pour lui, le diable à travers la bouche du malade lui demande comme condition qu’il urine sur le coran.

– le sorcier faisait des talismans en demandant au malade de le garder sur lui h24.

– il faisait dormir le malade à la manière d’une hypnose

– il faisait avaler au malade des sortes de potions et liquides sans lui annoncer la nature ni la couleur, et lui demanda le nom de la mère.

– il proposait au malade de le « marier » avec une djinniya qui était proche de lui, en lui disant en dialecte arabe  » nzawjak ma3a sahabti « (je te marie avec ma copine)

Etc..

Je questionne le frère :

– Moi : depuis combien de temps il est chez toi ?

-Lui : ça fait à peu près 10 jours, mais stp akhi je ne veux pas de fitna entre vous quand tu vas arriver, je ne peux pas lui dire de partir de chez moi comme ça car je l’ai fait venir de loin mais essaye de gérer akhi je sais pas quoi faire.

Moi : quand je vais venir, je ne vais pas lui montrer que je sais que c’est un sorcier. Mais on réunira tout le monde dans ton salon et je ferais un mini prêche sur la roqia et comment reconnaître les sorciers de manière générale, ainsi, ceux qui ont assisté à ses pratiques diaboliques avec toi auront leurs propres idées. Je ne rentrerais pas en confrontation avec lui, mais je lui ferais croire que pour moi c’est un raqui qui te soigne mais qui n’a pas su cerner ton problème. Le but étant de s’en débarrasser en douce. Il en ressortira humilié in chaa Allah.

Lui : Ok akhi je te fais confiance.

Moi : aie la conscience tranquille, et surtout repens toi sincèrement en attendant que je vienne, car consulter un sorcier est de l’association à Allah sbwt.

La veille du rendez-vous, je prépare une bouteille d’eau que je coranise avec sourate la vache et al imran, ainsi que les deux dernières sourates du coran. J’arrive le jour J, le frère me récupère à la gare TGV, le visage jaune, ainsi que les lèvres d’une couleur qui tend vers le violâtre, j’en déduis la gravité du degré de possession. Un rare degré de possession d’ailleurs. Durant le trajet, pendant qu’il conduisait sa bouche se tordait sur le côté comme pour m’adresser la parole à plusieurs reprises. Je somme le frère d’essayer d’invoquer Allah intérieurement et de se contenir jusqu’à ce que l’on arrive chez lui. À noter, que c’est dangereux car conduit.

Je rentre chez lui, quelques hommes de sa famille étaient assis. Le sorcier présent parmi eux. Je commence donc ce mini prêche sur la roquia et précise comment reconnaître les sorciers.

Tout en apercevant le visage du sorcier de manière furtive, un visage devenant rougeâtre et plein de gêne avec les mains ne tenant pas en place, il ne me lâchait pas du regard.

Je l’interroge ensuite de sorte à lui montrer que je ne doute pas de lui, afin que tout se passe comme prévu.

Moi : quand tu lui « faisais la roquia » comment réagissait-il ?

Lui : « ben il se débat, il hurle mais bon je ne sais pas quoi faire avec lui, on a tout essayé avec lui « . Me dit-il, en massacrant le français.

Je décide directement de réciter sur le frère le Adhan, il se met à hurler et à grogner au bout des premières minutes. Tout en tordant sa bouche, il lançait des insultes d’une autre voix que la sienne, un peu raisonnante. Aux 10 premières minutes, je décide de m’adresser à l’entité démoniaque :

Moi : tu es un djinn ou un chaytane ?

Lui : ferme ta ****** tu ne me poses pas de questions à moi

Je décide d’utiliser la bouteille que j’avais coranisé la veille, pour la vaporiser sur le visage du malade, et ce, afin de multiplier les effets de la roquia. Je vaporise le front du malade, il hurle de plus belle jusqu’à faire raisonner la table. Je continue à vaporiser son visage en récitant ayat El kursy en boucle, et après de longues minutes le voyant affaiblit, je décide de reprendre les questions, tout en sachant que les diables sont des menteurs :

Moi : tu es un djinn ou un chaytane réponds

Lui : chaytane

Moi : tu t’appelles comment

Lui : Ma.. Marbouda

Moi : tu t’appelles Marbouda ?

Lui : oui

Moi : pour quelle raison es-tu rentrées dans le corps ?

Lui : « pour le faire saigner comme un porc » me dit-il d’une voix rebelle.

Moi : et comment es-tu rentrées en lui, par quel moyen ?

Lui : par la sorcellerie

Moi : oui mais quelle sorcellerie

Lui : une sorcellerie qu’il a bue

Moi : d’accord, je veux maintenant que tu aboies comme un chien avant ta sortie par le pied gauche

Il ricane et s’enorgueillie, je reprends la récitation, il finit par aboyer et sortir en descendant de la cuisse au mollet du frère. Un durcissement anormal s’en suit, qui commence du haut de la cuisse jusqu’au bas du mollet. J’en conclue la guérison, je m’en assure en récitant sur le frère encore pendant 15 minutes. Il en découle aucun signe de possession, mais uniquement des sorcelleries nouées, du hassad, et autres maux occultes dont je mettrais plusieurs jours (2-3) pour traiter son cas dans sa globalité.

La roqia, pour extraire la possession a durée à peu près 45 min. Le sang présent dans les selles du patient avait nettement diminué après la sortie du diable Marbouda. Ce n’est qu’au bout de quelques jours que la guérison était à peu près totale.

Après la séance de l’extraction de la possession, le sorcier s’est vu dans l’obligation de partir, en nous précisant qu’il n’avait plus rien à faire ici. Ce fut un grand soulagement pour tous. Le frère me propose de dormir chez lui, le temps que je finisse de le traiter sur les maux restants. J’accepte donc car j’étais très loin de chez moi. La seule pièce de disponible était la chambre où dormait le sorcier, j’étais très gêné de demander au frère s’il avait changé, la taie d’oreiller, les draps et la couverture que le sorcier a utilisé pour dormir. Je m’installe donc dans cette chambre pour me reposer un peu après cette fatiguante roqia. Peu après, le frère étonné me demande de venir avec lui dans son salon, il me montre un talisman avec du scotch qu’il a trouvé dans une autre pièce, chose qu’il n’avait pas aperçu jusqu’à maintenant.

Je prends le talisman de ma main droite, et, sous l’emprise de la fatigue, j’oublie de dire Bissmillah et de réciter les sourates protectrices.

J’ouvre alors le talisman écrit avec une couleur dorée Allah et certaines insultes, accompagnées de symboles incompréhensible (des codes de sorcelleries très ancien datant de l’époque babylonienne pendant le règne de Souleymane aleyhi salam). C’est alors que mon index gauche rougit et me gratte fortement alors qu’il n’y avait absolument rien dessus. J’ai alors eu le réflexe de réciter les sourates protectrices et de détruire ce talisman. J’avais compris sur le moment même que « quelque chose » m’avait touché. La nuit approche et je me prépare pour dormir, dans le même lit dans lequel dormait le sorcier.

Je fis alors un cauchemar, dans lequel je vis une femme avec les cheveux en pétard, les yeux injectés de sang, visage horrible et méchant, habillée d’une robe très ancienne, à la fois sale, poussiéreuse et affreuse. Elle me regarde avec agressivité, je la questionne :

Moi : qui es-tu ?

Elle : elle me répond en arabe  » ANA CHAYTANA MARIDA !!  » me dit-elle en criant, ce qui veut dire  » je suis une diablesse rebelle « .

Et comme par réflexe dans les roqia, je lui demande :

Moi : et comment t’appelles-tu ?

Elle : Manéche Margina

Elle se jette ensuite sur moi avec un cri strident. Je récite ayat El kursy dans le rêve et je me réveille en sursaut le cœur qui bat très fort, en pleine nuit. Il n’y avait pas de courant d’air, et il ne faisait pas froid, mais je sentais comme un vent qui collait tous les orteils de mes pieds au niveau du dessous des ongles. Ce vent, ne fut pas un vent qui provient d’un courant d’air, mais un vent indépendant voulant entrer de manière forcée.

Je comprends alors à la seconde même que je subie une attaque et que la diablesse que j’ai vu en rêve est celle qui tente de prendre possession de mon corps en rentrant par mes orteils. C’est ainsi, que j’ai failli perdre connaissance. Je récite sans arrêt des versets de sourate la vache et ayat El kursy, je fais mes ablutions et je prie quelques unités de prières en demandant à Allah de m’épargner ce mal. Mon cœur se mis à battre de moins en moins fort et tout redeviens à la normale.

Cette diablesse voulait rentrer en moi en s’alimentant de la peur qu’elle aurait voulu voir surgir en moi. Et ce, afin que tout de suite après un cauchemar censé « m’effrayer » et créer une peur extrême, elle puisse être capable d’entrer. Par la grâce d’Allah, j’en ai été protégé.

Au petit matin, mes idées redeviennent claires et je fais la liaison avec cette diablesse, le talisman qui a fait rougir mon index, le sorcier et sa fameuse proposition à la personne malade de le marier avec ce qu’il considère comme « sa copine ». Je demande par la suite au frère,  » est ce que le sorcier t’a dit comment s’appelait la djinniya avec qui il t’a proposé le mariage ? »

Le frère me répond :  » oui il m’a dit qu’elle s’appelait Margina « .

Et là, je restai abasourdi, je raconte au frère l’incident qu’il m’est arrivé la nuit, fasoubhanallah. Ce sorcier a tout simplement eu l’idée de se venger en m’envoyant de plein fouet une diablesse, n’ayant supporté l’humiliation subie devant tout le monde pendant que j’évoquais la manière de reconnaître les sorciers.

Je finis avec le frère pensant rentrer chez moi, mais c’est alors que je passe encore 3 journées de plus a traiter 18 personnes de plus dans cette ville que j’appelle une ville maudite.

J’ai parcouru pas mal d’endroit en France pour traiter des patients, mais je n’ai jamais vu une ville plus ténébreuse que celle-ci. Parmi les 18 personnes, une sur deux était possédée. Des possessions rares toutes plus féroces les unes des autres. Comme celle d’un garçon de 5/6 ans pour lequel nous étions 3 hommes à contenir, ou encore cette sœur très fine, qui, lorsqu’elle se met en colère, soulève son frère de plus de 80 kg d’une facilité surprenante.

Il y a énormément à dire sur les différentes expériences que j’ai eu sur les VRAIES cas de possessions, et non sur les pseudos possessions, mais je m’en arrête là.

Je rentre chez moi après 3 jours de combat, en ayant la voix presque totalement cassée.

Conclusion :

À mes frères fascinés par ce monde, qui se lancent sans science et sans préparation dans la roquia, craignez Allah. Certains se lancent dedans par passions, d’autres pour l’appât du gain, et d’autres pour des intentions différentes. Ce n’est pas un jeu. J’aurai bien voulu vous citer également le cas de frères et sœurs qui se sont lancés dangereusement dans ce monde qui les dépasse, mais je vais écourter avec ces dernières précisions.

Certains ont eu des paralysies, d’autres des problèmes de santé hors du commun, des dépressions. Quant à d’autres encore, ils vivent carrément entre le monde des djinns et des humains, et d’autres ont fini isolé, comme le samaritain.

« «Va-t-en, dit [Moïse]. Dans la vie, tu auras à dire (à tout le monde): «Ne me touchez pas!» Et il y aura pour toi un rendez-vous que tu ne pourras manquer. »(S20V97)

et croyez-moi que parfois il est très difficile d’en sortir.

Votre frère en Allah.

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